Samedi 30 Mars 2024
Les 3 cyprès
C’était la dernière semaine du mois de mars, je n’avais toujours rien écrit pour mon blog.
Pourtant je me l’étais promis : au moins une fois par mois tu écriras !
J’avais passé une nuit blanche, assaillie d’inquiétudes diffuses et variées qui me poursuivaient déjà depuis le début de la semaine, j’étais debout depuis 5h30.
Je me suis installée devant mon ordinateur, me suis reconnectée tant bien que mal sur mon blog, ai tâtonné, pesté, tout en me répétant qu’il ne fallait pas rendre Canalblog et sa nouvelle configuration déstabilisante responsable de mes difficultés à écrire.
Evidemment, fatiguée comme je l’étais, avec en supplément la pression de devoir boucler mon texte dans la matinée puisque l’après-midi je partais en randonnée, mon entreprise était vouée à l’échec.
J’ai vite abandonné, suis descendue dans mon jardin comme tous les matins.
« Tant pis, pas de stress, ai-je essayé de me persuader, marcher dans la nature, en compagnie d’autres humains, te fera le plus grand bien et te fournira sans doute matière à écrire une petite bafouille, n’es-tu pas trop restée recluse depuis le début de cette semaine ? »
Au point de rendez-vous, nous étions une vingtaine, nous nous sommes répartis dans les voitures. Je suis partie avec F., elle a invité un couple qu’elle apprécie beaucoup, C.et A., à monter avec nous.
La balade était agréable, pas trop difficile, pas trop longue, juste ce qu’il fallait pour me revigorer, réactiver tous mes 5 sens, avoir quelques échanges spontanés avec les uns, les autres, au gré de nos cadences de marche …
Avec C. et A., pendant le trajet en voiture, nous avons parlé, entre autres, de nos jardins respectifs, de nos fleurs, de nos arbres surtout. Quand je lui ai dit que les premiers arbres que j’avais planté dans mon petit jardin étaient des cyprès, d’abord deux puis un troisième, A. m’a dit qu’une des symboliques du cyprès est celle de la bienvenue et de l’hospitalité.
« Au nombre de deux, on voulait indiquer aux voyageurs que dans ce lieu on pouvait y boire et y manger. En ajoutant un troisième, on proposait le gîte »
Indépendamment de cette interprétation que j’ignorais, cet arbre emblématique des cimetières, de la Provence, de l’Italie, qui s’élance droit vers le ciel, m’a toujours plu.
Serais-je victime d’une mode, d’un snobisme ? Comme me dit F.
Je n’aurais peut-être pas pensé à cet arbre, il n’y en avait pas chez mes parents, mais quand je cherchais une maison dans ma petite ville du Tarn, je voyais un peu partout dans les parcs et jardins, de très grands et très vieux cyprès…
Il est vrai qu’il s’agissait le plus souvent de maisons bourgeoises, vestiges d’une époque prospère.
Après tout, pourquoi n’y aurais-je pas droit ? Ce n’est pas un arbre très cher, il est robuste, toujours vert, à croissance rapide et cerise sur le gâteau : brise-vent !
Cet arbre riche en signification et en symbolisme est associé à la longue vie, à la force et à la protection, il porte aussi une connotation religieuse liée au chiffre 3 chez les catholiques, c’est ce que j’ai lu sur internet de retour chez moi…
Puissent tous ces symboles m’aider à réussir ce dimanche de Pâques : je réunis, autour d’un repas, toute ma famille : mes deux frères, ma belle-sœur, mon neveu et sa copine ( ma nièce est en Corse).
Et toi, triste cyprès, Fidèle ami des morts, protecteur de leur cendre, Ta tige, chère au cœur mélancolique et tendre, Laisse la joie au myrte et la gloire au laurier ; Tu n’es point l’arbre heureux de l’amant, du guerrier, Je le sais ; mais ton deuil compatit à nos peines.
Jacques Delille LES JARDINS