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A tout hasard...

30 mars 2024

Samedi 30 Mars 2024

 

Les 3 cyprès

C’était la dernière semaine du mois de mars, je n’avais toujours rien écrit pour mon blog.

Pourtant je me l’étais promis : au moins une fois par mois tu écriras !

 J’avais passé une nuit blanche, assaillie d’inquiétudes diffuses et variées qui me poursuivaient déjà depuis le début de la semaine, j’étais debout depuis 5h30.

Je me suis installée devant mon ordinateur, me suis reconnectée tant bien que mal sur mon blog, ai  tâtonné, pesté, tout en me répétant qu’il ne fallait pas rendre Canalblog et sa nouvelle configuration déstabilisante responsable de mes difficultés à écrire.

Evidemment, fatiguée comme je l’étais, avec en supplément la pression de devoir boucler mon texte dans la matinée puisque l’après-midi je partais en randonnée, mon entreprise était vouée à l’échec.

J’ai vite abandonné, suis descendue dans mon jardin comme tous les matins.

« Tant pis, pas de stress, ai-je essayé de me persuader, marcher dans la nature, en compagnie d’autres humains, te fera le plus grand bien et te fournira sans doute matière à écrire une petite bafouille, n’es-tu pas trop restée recluse depuis le début de cette semaine ? »

Au point de rendez-vous, nous étions une vingtaine, nous nous sommes répartis dans les voitures. Je suis partie avec F., elle a invité un couple qu’elle apprécie beaucoup, C.et A., à monter avec nous.

La balade était agréable, pas trop difficile, pas trop longue, juste ce qu’il fallait pour me revigorer, réactiver tous mes 5 sens, avoir quelques échanges spontanés avec les uns, les autres, au gré de nos cadences de marche …

Avec C. et A., pendant le trajet en voiture, nous avons parlé, entre autres, de nos jardins respectifs, de nos fleurs, de nos arbres surtout. Quand je lui ai dit que les premiers arbres que j’avais planté dans mon petit jardin étaient des cyprès, d’abord deux puis un troisième,  A. m’a dit qu’une des symboliques du cyprès est celle  de la bienvenue et de l’hospitalité.

« Au nombre de deux, on voulait indiquer aux voyageurs que dans ce lieu on pouvait y boire et y manger. En ajoutant un troisième, on proposait le gîte »

Indépendamment de cette interprétation que j’ignorais, cet arbre emblématique des cimetières, de la Provence, de l’Italie, qui s’élance droit vers le ciel, m’a toujours plu.

Serais-je victime d’une mode, d’un snobisme ? Comme me dit F.

Je n’aurais peut-être pas pensé à cet arbre, il n’y en avait pas chez mes parents, mais quand je cherchais une maison dans ma petite ville du Tarn, je voyais un peu partout dans les parcs et jardins, de très grands et très vieux cyprès…

Il est vrai qu’il s’agissait le plus souvent de maisons bourgeoises, vestiges d’une époque prospère.

Après tout, pourquoi n’y aurais-je pas droit ? Ce n’est pas un arbre très cher, il est robuste, toujours vert, à croissance rapide et cerise sur le gâteau : brise-vent !

Cet arbre riche en signification et en symbolisme est associé à la longue vie, à la force et à la protection, il porte aussi une connotation religieuse liée au chiffre 3 chez les catholiques, c’est ce que j’ai lu sur internet de retour chez moi…

Puissent tous ces symboles m’aider à réussir ce dimanche de Pâques : je réunis, autour d’un repas, toute ma famille : mes deux frères, ma belle-sœur, mon neveu et sa copine ( ma nièce est en Corse).

 

Et toi, triste cyprès, Fidèle ami des morts, protecteur de leur cendre, Ta tige, chère au cœur mélancolique et tendre, Laisse la joie au myrte et la gloire au laurier ; Tu n’es point l’arbre heureux de l’amant, du guerrier, Je le sais ; mais ton deuil compatit à nos peines.

Jacques Delille LES JARDINS

 

 

 

 

 

 

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8 février 2024

jeudi 8 février 2024

                                                  assiette         taza-kintsugi-1200x752     

Kintsugi

Vous connaissez cette technique artistique japonaise qui consiste à réparer des céramiques cassées avec de l’or ?

Moi non plus, je n’en avais jamais entendu parler même si j’avais déjà vu des images d’objets issus de cet art et que j’avais trouvé ça très beau, sans chercher pour autant à en savoir plus…

Eh bien, c’est ce que j’ai essayé de faire hier après-midi : du kintsugi… à ma façon ( je demande pardon aux japonais et aux puristes de l'Art...)

Il se trouve que, l’été dernier, j’avais recollé un vase cassé par le vent, avec une colle à céramique blanche pâteuse.

Un vase bleu, ce bleu que j’aime tant depuis longtemps, qu’on retrouve un peu partout chez moi en petites touches, dans des objets, du mobilier, des photos, des tableaux et en rappel, associé au blanc, sur quelques petits pans de mur dans ma maison, dans mon jardin en devenir aussi.

« Bleu Agapanthe » c’est comme ça qu’ils l’appellent chez « Esprit Couleurs ».

Il me reste encore une pièce à repeindre : la chambre du bas où dormait maman, je la veux toute bleue Agapanthe avec un peu de blanc, dès que j’aurai les sous…

Bref, comme je n’aime pas casser ou perdre des objets (pour des raisons autant financières que sentimentales), ce vase je l’avais recollé tant bien que mal.

Je ne trouvais pas le résultat de ma réparation très esthétique mais j'étais contente de me dire qu'il allait reprendre sa place sur le balcon, en compagnie de son semblable de plus grande taille que le vent n'avait pas réussi à mettre à terre parce que trop lourd.

De plus, je m'étais dit que je pourrais sans doute cacher ses vilaines balafres blanches avec une plante retombante (le Kintsugi n'était pas encore rentré dans mon champ de vision), puisque la forme allongée du vase s'y prêtait bien...

Aussitôt envisagé, aussitôt fait: un lierre retombant y avait trouvé place.

Pauvre lierre ! En plein soleil, plein sud, au moment où je vous parle il était devenu tout sec et tout pelé, assorti à son contenant misérable dont les cicatrices blanc sale étaient à nouveau visibles !  

Il fallait faire quelque chose, pour les deux !

Heureusement, depuis peu, j'avais le Kintsugi ! Découvert grâce à un de mes blogueurs préférés*: Un de ses textes m'avait , comme souvent, entraînée dans des réflexions et questionnements divers et variés, des recherches sur internet pour essayer de trouver des réponses...

C'est ainsi que, de fil en aiguille, j'étais tombée fort à propos sur cet article de nospensees.fr: "Kintsugi": La philosophie japonaise pour guérir les blessures émotionnelles, que j'avais aussitôt ajouté, à mes Pages enregistrées.

Je reconnais que j'avais surtout pensé à mon vase "blessé" et dans la lancée je m'étais procuré un kit de réparation pas cher chez ACTION : un set de 10 pinceaux plus 1 couteau à palette et un tube de peinture métallisée dorée. Pas besoin de colle. 

Pour en revenir à la journée d'hier, je n'étais pas en forme, j'avais très mal dormi, je n'avais pas le moral. Toute la matinée je m'étais traînée comme une âme en peine, en proie à des pensées négatives: je n'arrivais à rien, n'avais le goût à rien, même pas à terminer le texte commencé pour mon blog depuis plusieurs jours...

En tout début d'après-midi, je regardais d'un oeil morne, derrière la fenêtre, mon pauvre vase , mon pauvre lierre, quand le soleil s'est mis à briller...

J'ai alors retrouvé un brin d'énergie.

J'ai décidé de déterrer le lierre que j'ai placé à l'ombre dans un pot suspendu, on verra bien...

J'ai vidé, lavé, laissé sécher le vase bleu et appliqué "avec soin et espoir" la peinture dorée sur ses cicatrices.

Le résultat m'a rendu heureuse, j'ai restauré quelque chose en moi...

A tel point que j'ose l'exhiber : 

      VASE DE LOIN   VASE 2   20240207_153336   autre vase  vase vu du haut

    Au mois de mars j'y planterai des bulbes de Crocosmias de couleur orangée.  

 

 

* merci à W. de Canalblog !

 

  

 

 

          

15 janvier 2024

Mercredi 17 Janvier 2024

simca Mazamet

 

Mon frère J.

Ce week-end mon frère J. n’est pas venu, il est resté chez lui à A.

J’avoue que ça m’a fait des vacances.

Les deux week-ends précédents avaient été un peu agités à cause du « pataquès » autour de sa voiture.

En résumé : le carter de sa voiture fuyait, il a changé 6 pneus(!!!) dans l’espace de quelques jours, dans deux garages, un ici à M., un autre à A., il était prêt à aller dans un troisième garage pour faire changer en urgence la courroie de distribution de sa Peugeot 208  parce qu’il avait peur qu’elle casse …

Bref, il était très perturbé.

Il nous a inquiétés mon frère P. et moi, on a eu du mal à tempérer tout ça…

J. est un enfant de 62 ans, un peu : immature, crédule, susceptible, caractériel et… obsessionnel*.

Dès qu’un grain de sable se glisse dans son traintrain habituel, ça peut devenir problématique, voire paroxystique, parce qu’il est aussi : maladroit, distrait, gaffeur, empoté…un peu comme Pierre Richard dans les films de Francis Veber, mais en moins drôle.

Il y a eu du stress, de l’agressivité, des incompréhensions…

« C’est ma voiture, je gagne ma vie, je fais ce que je veux, je n’ai pas besoin de tes conseils »

Depuis qu’elle est décédée, il veut s’émanciper de la tutelle que maman a exercé sur lui depuis l’enfance parce qu’il a été malade. De ma tutelle de sœur aînée aussi.

 

*Par SMS, il m’a informé qu’il avait pris RDV dans le 3ème garage pour changer sa courroie de distribution.

 

 

                                                         *******************************

 

A l’âge de 13 ans, il souffrait souvent de maux de tête accompagnés de nausées, le collège et le foot s’étaient inquiétés de problèmes d’équilibre, de maladresses, d’inattentions, de comportements un peu étranges…

Le médecin de famille avait envoyé mes parents chez un neurologue qui, à la suite d’un examen du fond d’œil et divers tests, avait diagnostiqué une hypertension intracrânienne.

Mes parents avaient été dirigés vers un CHU de Montpellier, alors à la pointe de la Neurochirurgie au milieu de ces années 70.

Le premier diagnostic n’était pas bon du tout : tumeur sur le bulbe rachidien, inopérable.

Maman avait l’habitude de dire : « Dans notre malheur on a eu de la chance », ce n’était pas une tumeur, c’était autre chose : kyste ? Malformation congénitale ? Séquelle laissée par une maladie infantile ?

Bref, le canal céphalo rachidien étant rétréci on ne sait par quoi ni depuis quand exactement, il fallait évacuer le liquide qui compressait le cerveau de mon frère. A l’aide d’une valve et d’un petit tuyau le LCS avait alors été dérivé vers le péritoine.

Avec la croissance le drain était devenu trop court. Vers 16 ou 17 ans ça a recommencé : infections, péritonite, examens douloureux, souffrances physiques et psychologiques d’un adolescent  dans un service au top sur le plan de l’acte chirurgical mais nul pour tout le reste. Ou alors il fallait « faire des cadeaux », prendre des rendez-vous privés pour bénéficier d’explications, de soins plus attentionnés. Mon père travaillait, il ne venait que le week-end, ma mère et moi nous étions présentes 24H sur 24H, nous logions en ville dans une pension.

Le péritoine ne pouvant plus être utilisé, c’est sur la veine jugulaire que la dérivation avait été dirigée.

On nous avait prévenus que ça durerait moins longtemps et que la jugulaire ne pourrait pas être réutilisée. Ça a duré jusqu’à l’âge de 19 ans.

Entre temps la neurochirurgie ayant beaucoup progressé, une nouvelle technique chirurgicale avait été tentée qui consistait à « faire un trou » dans le ventricule où le liquide s’était accumulé afin d’en évacuer l’excès et de le laisser s’écouler normalement ( Ventriculo-cisterno-stomie).

Ça a bien marché.

Avec quelques séquelles.

La faute à qui ?*

 

*   « Je suis tombé par terre,
C’est la faute à Voltaire
Le nez dans le ruisseau,
C’est la faute à Rousseau »

26 décembre 2023

Mardi 26 décembre 2023

MAMAN ANNIV 91

 

 

Décembre 2023

 

Hier, c’était le premier Noël sans toi.

*******

Tu as 91 ans, c’est le jour de ton anniversaire : dimanche 29 Octobre 2023.

«Allez maman, regarde-moi et souris s’il te plaît ! »

Il est un peu forcé ton sourire, tu es fatiguée, tu as maigri, le restaurant tu l'as voulu mais c'est une épreuve pour toi.

Avant de souffler les bougies, nous te chantons :

« Joyeux anniversaire, joyeux anniversaire, joyeux anniversaire maman ! Joyeux anniversaire ! »

Nous, tes enfants,  J., P. et moi, M. ta belle-fille, épouse de P., tes 2 petits-enfants Julien et Manon, Anaïs la petite amie de Julien.

Tu penses à quoi maman ?

Que c’est peut-être la dernière fois que tu fêtes ton anniversaire ? A papa qui n’est pas là ?

 

*******

 

Tu nous as quittés le 14 décembre 2023 à 21H05, tu es morte à l’hôpital comme papa.

 

 *******

....

 

 

 

 

  

 

 

 

 

 

 

 

 

 

18 novembre 2023

Samedi 18 Novembre 2023

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Le chat

Il est apparu peu de temps après mon installation dans ma maison, au printemps 2021. Il me rendait visite presque tous les jours, tournait autour de moi, se frottait contre mes jambes, mon dos si j’étais assise par terre, sans pour autant se laisser caresser, encore moins attraper.

C’était semblait-t-il une jeune et jolie chatte de gouttière, au poil luisant, en bonne santé apparente, vive, curieuse, méfiante, pas très sociable ni joueuse …

Une chatte abandonnée ?

Pas vraiment, j’avais remarqué sa présence chez mes voisins de jardin, un couple (des gens de mon âge ?). Je la voyais de loin,  qui attendait sur leur terrasse que l’homme, c’était toujours lui, lui donne à manger.

Il disposait sa gamelle à l’extérieur sans jamais la laisser entrer, il restait à côté d’elle, lui parlait sans doute, mais ne la touchait presque pas… disons qu’elle se dérobait à ses caresses comme avec moi.

Un jour qu’il était dans son potager vers le fond de son jardin, je me suis approchée de la clôture pour l’interpeler :

-«Bonjour, je voulais vous dire… votre petite chatte grise, je ne veux pas vous la voler mais je l’ai laissée entrer dans ma maison, je n’aurais pas dû peut-être… »

-« Si si, elle est SDF, elle n’est pas à moi, c’était la chatte de ma sœur qui est décédée, je la nourris c’est tout, mais vous pouvez l’adopter il n’y a pas de problème … »

-« Elle est particulière, un peu sauvageonne…quel âge a-t ‘elle ? »

- « Oui, c’est vrai qu’elle est spéciale… elle a trois ans, elle est jeune mais, stérilisée ! Vous n’aurez pas de soucis… »

Un ou deux mois après ce court échange, à l’occasion d’un repas de quartier dans sa rue, auquel F. m’avait invitée, j’ai reconnu mes voisins de jardin, lui un homme grand, mince, que j'ai trouvé moins  "classe" de près que de loin, elle, pareil, une blonde moins jeune et séduisante que depuis mon balcon…

C’est moi qui suis allée à leur rencontre :

« Je suis votre voisine de jardin, j’ai recueilli la minette, vous savez… une vraie tigresse d’ailleurs ! Il faut faire attention avec elle, elle est très susceptible, elle mord, elle griffe…  Au fait, comment s’appelle-t-elle ? »

De sa part à lui, il m’a semblé percevoir une réticence …elle par contre s’est empressée de répondre à sa place :

«  Effen, c’est comme ça qu’on l’appelait, ça lui va bien n’est-ce pas ? »

Je crois que je n’ai rien dit, je n’ai plus posé de questions, je n’ai rien laissé paraître …

Un matin d’été, Effen était sur mon lit. Elle m’a attaquée violemment, enfin elle a attaqué le bras au bout duquel ma main l’avait dérangée par une caresse trop insistante, elle a mordu, griffé sans lâcher prise. J’ai eu très mal et gardé longtemps les stigmates de l’attaque sur mon bras. Depuis elle dort dans la cave.

Son regard féroce ce jour-là m’a fait peur mais je ne l’ai pas chassée de chez moi.

Elle, elle m’a offert des oiseaux morts, des queues et têtes de Geckos pour se faire pardonner …

Je lui ai pardonné parce que je l’aime* :

C’est ma minette, ma Catoune, ma Mimine, ma Bibiche, c’est ma petite Reine…

 

 

  

*Elle n’aime pas ma mère, elle l’ignore souverainement. Quant à ma mère, qui dit toujours :

 "elle est méchante mais très intelligente cette chatte, je l’ai vu tout de suite ! ", je lui interdis de la toucher.

Dernièrement, il m’a semblé la voir sur les genoux de mon voisin de jardin, assis sur sa terrasse…  

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5 novembre 2023

Jeudi 9 Novembre 2023

pilier église Blocau

 

 

Pilier

 

Depuis son retour de la clinique Pasteur, maman vit chez moi. Tout le temps.

On a opté pour cette « solution » pendant sa courte hospitalisation à Toulouse, toutes les deux (de mon plein gré), avec l’assentiment («  Qui ne dit mot, consent ») de mes frères.

…Puisqu’elle ne se sentait plus capable de vivre seule, puisqu’elle ne voulait pas retourner au SSR de M. non plus, encore moins en EHPAD, puisque moi je ne voulais pas aller vivre en permanence chez elle, dans la maison familiale…

…Puisque ça semblait tout simplement plus « commode » à tout le monde : elle, mes frères et moi.

Depuis le 7 septembre, nous vivons donc ensemble dans ma maison de ville, à deux pas de la rue où mes parents, jeunes  mariés, étaient restés locataires pendant six années chez un marchand de vin.

Maman se plaisait beaucoup dans ce quartier, c’est là qu’elle était devenue mère pour la première fois, comblée :

-«je "tenais" la fille, au cas où par la suite je n’aurais plus que des garçons ! » (Ce qui fut le cas).

Combien de fois l’ai-je entendue dire ça en parlant de ma naissance !

Enfant, j’y voyais presque une menace, moi je trouvais plus intéressant et amusant d’être un garçon.

Une fille était assignée à résidence, elle  devait apprendre à  "tenir"  (encore ce verbe !) une maison. C’est ce qu’elle a essayé de m’inculquer, sans excès, elle y croyait, ne reniait pas sa propre vie, mais espérait pour moi une émancipation qui passerait plus par l’instruction et le travail que par le mariage.

L’évolution de la société (l’air du temps ?) y a pourvu.

Mais voilà,  je suis restée le cul entre deux chaises, je n’ai pas réalisé mon rêve de petite fille des années 60 : « rencontrer le prince charmant et ils eurent beaucoup d’enfants », ni mon rêve d’adolescente : "être libre comme un oiseau"…

La boucle est bouclée, je n’échapperai pas à ma destinée : je supporterai, je serai un pilier un peu branlant et abîmé mais je "tiendrai bon" (Tiens, le revoilà celui-là !)

 

2 octobre 2023

Jeudi 12 octobre 2023

Toulouse black woman

 

 

flash-back

 

Elle venait de passer devant moi qui venais de déboucher sur la Place Olivier et découvrais les travaux de voierie en cours dans la rue de la République.

Je déambulais pensivement vers Saint-Cyprien en direction de la Clinique Pasteur.

« Si j’ai un garçon un jour, je l’appellerai Cyprien » m’avait dit Philippe L.  en me raccompagnant chez moi à la Patte d’Oie après une nuit passée ensemble, la première et la dernière…

La jeune femme que j’étais avait pensé rêveusement « Avec qui ? Avec moi ? »

 

J’ai eu envie de la prendre en photo cette femme de couleur aux cheveux orange vif pour effacer ce souvenir inutile mais persistant …

 

black w black and white

 

*5 septembre 2023 14 :12

 

3 septembre 2023

Dimanche 3 septembre 2023


Été 2023

Maman y va en ambulance.

Moi je prends le train.

En route pour de nouvelles mésaventures !

25 juillet 2023

Mardi 25 juillet 2023

ARBRES PERSPECTIVE

 

 

 

Douleur exquise*

Le week-end s’annonçait calamiteux : j’étais fatiguée, stressée et en plus je ressentais une douleur incompréhensible et…  exquise !?! (c’est en cherchant à la définir le plus précisément possible que j’ai découvert le terme médical adéquat).

Située au niveau de mes côtes, à gauche,  « cette douleur vive et très localisée, généralement provoquée par la pression » ou les changements de position, est apparue soudainement jeudi durant la soirée.

Sans raison ? Pas de choc, pas de bleus, aucun souvenir de traumatisme sur cette partie de mon corps…

La journée, la soirée et la nuit de jeudi avec maman avaient été pénibles et anxiogènes au possible.

Ce qui fait que vendredi, j’étais mal en point et désemparée.

F. me dit, en gros, que « je le veux bien », que « je ne sais pas dire non » à ma mère, que tout repose sur moi, que mes frères ne s’impliquent pas assez…

Elle me dit aussi que je suis trop solitaire, que je ne me change pas assez les idées, que  « je dis toujours non »quand elle me fait des propositions.

C’est vrai, j’ai encore refusé de les accompagner à B., elle et ses « nouveaux amis » O. et M., voir une adaptation du « Barbier de Séville », Samedi soir, dans le cadre d’un festival itinérant de musique de Chambre en Occitanie.

« J’ai peur que ça me barbe » je lui ai répondu.

Je sais, c’est bête comme réponse, ça aurait sans doute été distrayant mais c’est tout le reste que je redoutais : y aller, revenir, dîner ensemble, parler, rire, déconner, débriefer  sans penser à rien d’autre, avec insouciance.

 

….

 

Le week-end a passé, ma douleur exquise s’est estompée.

Maman est à nouveau hospitalisée. C’est mieux ainsi. Ça la rassure. Moi aussi.

Elle a peur de mourir le week-end, quand mon frère J. est là. Il est fragile, elle ne veut pas l’angoisser.

  

*Origine :

Expression relevant du domaine médical, la douleur exquise renvoie à une double connotation de l’adjectif exquis. La première, la plus récente, renvoie aux vertus évangéliques de la blessure, exquis signifiant dans l’ancien Testament le premier pas vers la liberté. Mais l’adjectif renvoie aussi à son étymologie latine exquisitus, ce qui est raffiné et recherché.

 

 

 

 

 

 

 

1 juillet 2023

samedi 1 juillet 2023

Aïe, aïe, aïe !

Les organisateurs de la Milonga* S.....K, un jeune couple trentenaire arrivé de Paris depuis peu, proposaient en cours de soirée un petit jeu de création « littéraire » qui consistait à composer un petit texte avec une liste de mots imposés. Les copies des participants étaient relevées  une demi-heure plus tard et un jury de 2 ou 3 personnes de leur staff lisait et sélectionnait les textes à primer, qui seraient lus au micro en milieu de soirée.

A la clé : des entrées gratuites aux prochaines milongas, 1 boisson ou 1 grignotage sucré ou salé offerts…

J’y allais de temps en temps parce que la milonga se terminait tôt, à minuit.

Seule.

C’était en 2016 ou 17 ? Je ne sais plus…

Le public de la S.....k était plutôt jeune et « branché »; j’aimais bien la playlist du DJ en général.  

Avec un peu de chance, j’y retrouvais au moins un(e) danseur (se) de ma connaissance, avec qui danser et/ou discuter, boire un verre… ma future voisine F. quelquefois…

Sinon personne, mais ça m’était égal.

Ce soir-là c’était une liste de 5 mots en –ail : Canaille, pagaille, Mirail*, soupirail, Aïe ! ou son homonyme ail, au choix.

Je ne me suis pas beaucoup creusé la cervelle, j’ai écrit sur un bout de papier :

Aïe, Aïe, Aïe !

C’est encore la pagaille 

Dans le quartier sensible de la Reynerie,

Au Mirail.

Des coursives

Aux caves à soupirail

La volaille

Traque en vain

La canaille.

 

Bon d’accord, c’était un peu court... mais j’étais restée très soft et j’avais respecté la consigne non ?

Je reconnais que les textes gagnants étaient plus élaborés, plus poétiques, plus créatifs, plus politiquement corrects surtout…

Bref, après la milonga je m’en suis retournée chez moi, dans ma banlieue sensible, quartier de la Reynerie, là où je vivais et travaillais depuis 1993.

Contrairement à eux ? J’en mettrais presque ma tête à couper ...

 

 

*Lieu ou bal où l’on danse le tango argentin.

 

**Sans doute pour mettre à l’honneur ce quartier populaire, multiculturaliste,  symbole du « Vivre ensemble » de notre belle ville rose.

 

 

 

 

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