jeudi 8 février 2024
Kintsugi
Vous connaissez cette technique artistique japonaise qui consiste à réparer des céramiques cassées avec de l’or ?
Moi non plus, je n’en avais jamais entendu parler même si j’avais déjà vu des images d’objets issus de cet art et que j’avais trouvé ça très beau, sans chercher pour autant à en savoir plus…
Eh bien, c’est ce que j’ai essayé de faire hier après-midi : du kintsugi… à ma façon ( je demande pardon aux japonais et aux puristes de l'Art...)
Il se trouve que, l’été dernier, j’avais recollé un vase cassé par le vent, avec une colle à céramique blanche pâteuse.
Un vase bleu, ce bleu que j’aime tant depuis longtemps, qu’on retrouve un peu partout chez moi en petites touches, dans des objets, du mobilier, des photos, des tableaux et en rappel, associé au blanc, sur quelques petits pans de mur dans ma maison, dans mon jardin en devenir aussi.
« Bleu Agapanthe » c’est comme ça qu’ils l’appellent chez « Esprit Couleurs ».
Il me reste encore une pièce à repeindre : la chambre du bas où dormait maman, je la veux toute bleue Agapanthe avec un peu de blanc, dès que j’aurai les sous…
Bref, comme je n’aime pas casser ou perdre des objets (pour des raisons autant financières que sentimentales), ce vase je l’avais recollé tant bien que mal.
Je ne trouvais pas le résultat de ma réparation très esthétique mais j'étais contente de me dire qu'il allait reprendre sa place sur le balcon, en compagnie de son semblable de plus grande taille que le vent n'avait pas réussi à mettre à terre parce que trop lourd.
De plus, je m'étais dit que je pourrais sans doute cacher ses vilaines balafres blanches avec une plante retombante (le Kintsugi n'était pas encore rentré dans mon champ de vision), puisque la forme allongée du vase s'y prêtait bien...
Aussitôt envisagé, aussitôt fait: un lierre retombant y avait trouvé place.
Pauvre lierre ! En plein soleil, plein sud, au moment où je vous parle il était devenu tout sec et tout pelé, assorti à son contenant misérable dont les cicatrices blanc sale étaient à nouveau visibles !
Il fallait faire quelque chose, pour les deux !
Heureusement, depuis peu, j'avais le Kintsugi ! Découvert grâce à un de mes blogueurs préférés*: Un de ses textes m'avait , comme souvent, entraînée dans des réflexions et questionnements divers et variés, des recherches sur internet pour essayer de trouver des réponses...
C'est ainsi que, de fil en aiguille, j'étais tombée fort à propos sur cet article de nospensees.fr: "Kintsugi": La philosophie japonaise pour guérir les blessures émotionnelles, que j'avais aussitôt ajouté, à mes Pages enregistrées.
Je reconnais que j'avais surtout pensé à mon vase "blessé" et dans la lancée je m'étais procuré un kit de réparation pas cher chez ACTION : un set de 10 pinceaux plus 1 couteau à palette et un tube de peinture métallisée dorée. Pas besoin de colle.
Pour en revenir à la journée d'hier, je n'étais pas en forme, j'avais très mal dormi, je n'avais pas le moral. Toute la matinée je m'étais traînée comme une âme en peine, en proie à des pensées négatives: je n'arrivais à rien, n'avais le goût à rien, même pas à terminer le texte commencé pour mon blog depuis plusieurs jours...
En tout début d'après-midi, je regardais d'un oeil morne, derrière la fenêtre, mon pauvre vase , mon pauvre lierre, quand le soleil s'est mis à briller...
J'ai alors retrouvé un brin d'énergie.
J'ai décidé de déterrer le lierre que j'ai placé à l'ombre dans un pot suspendu, on verra bien...
J'ai vidé, lavé, laissé sécher le vase bleu et appliqué "avec soin et espoir" la peinture dorée sur ses cicatrices.
Le résultat m'a rendu heureuse, j'ai restauré quelque chose en moi...
A tel point que j'ose l'exhiber :
Au mois de mars j'y planterai des bulbes de Crocosmias de couleur orangée.
* merci à W. de Canalblog !