samedi 1 juillet 2023
Aïe, aïe, aïe !
Les organisateurs de la Milonga* S.....K, un jeune couple trentenaire arrivé de Paris depuis peu, proposaient en cours de soirée un petit jeu de création « littéraire » qui consistait à composer un petit texte avec une liste de mots imposés. Les copies des participants étaient relevées une demi-heure plus tard et un jury de 2 ou 3 personnes de leur staff lisait et sélectionnait les textes à primer, qui seraient lus au micro en milieu de soirée.
A la clé : des entrées gratuites aux prochaines milongas, 1 boisson ou 1 grignotage sucré ou salé offerts…
J’y allais de temps en temps parce que la milonga se terminait tôt, à minuit.
Seule.
C’était en 2016 ou 17 ? Je ne sais plus…
Le public de la S.....k était plutôt jeune et « branché »; j’aimais bien la playlist du DJ en général.
Avec un peu de chance, j’y retrouvais au moins un(e) danseur (se) de ma connaissance, avec qui danser et/ou discuter, boire un verre… ma future voisine F. quelquefois…
Sinon personne, mais ça m’était égal.
Ce soir-là c’était une liste de 5 mots en –ail : Canaille, pagaille, Mirail*, soupirail, Aïe ! ou son homonyme ail, au choix.
Je ne me suis pas beaucoup creusé la cervelle, j’ai écrit sur un bout de papier :
Aïe, Aïe, Aïe !
C’est encore la pagaille
Dans le quartier sensible de la Reynerie,
Au Mirail.
Des coursives
Aux caves à soupirail
La volaille
Traque en vain
La canaille.
Bon d’accord, c’était un peu court... mais j’étais restée très soft et j’avais respecté la consigne non ?
Je reconnais que les textes gagnants étaient plus élaborés, plus poétiques, plus créatifs, plus politiquement corrects surtout…
Bref, après la milonga je m’en suis retournée chez moi, dans ma banlieue sensible, quartier de la Reynerie, là où je vivais et travaillais depuis 1993.
Contrairement à eux ? J’en mettrais presque ma tête à couper ...
*Lieu ou bal où l’on danse le tango argentin.
**Sans doute pour mettre à l’honneur ce quartier populaire, multiculturaliste, symbole du « Vivre ensemble » de notre belle ville rose.